Les corps se voilent et se dévoilent, se parent de couleurs, de lignes, de courbes pour se réinventer et se métamorphoser à chaque image. Un corps parchemin, un corps surface, un corps de tous les possibles. Un rêve en couleur, entre mythe et réalité. Réinventer le corps et le rapport à l’autre par une projection réelle et mentale, de couleurs, de formes, de paysages et d’univers. Le corps, élément central, vital, comme source de d’inspiration et de réinvention. Un corps qui parle, qui respire, qui s’expose, véhicule d’émotions et de pensées. Les mondes qu’ils portent en lui viennent se poser à même sa peau et se dévoiler aux yeux de tous. La multitude des personnages qu’il pourrait être, qu’il rêve d’être parfois, se manifeste en lumière et en couleurs. Une photographie pour réinventer ce qui existe, pour donner à la réalité une autre matérialité, une autre fiction, une origine et un futur peut-être différents.
Je suis partie à la recherche d’un monde nouveau, où les corps pouvaient se réinventer grâce à la lumière. Le corps comme surface photosensible, comme nécessaire au développement et à l’existence même de la photographie. Qui dit lumière, dit ombre, obscurité. Alors plonger ces corps dans le noir et leur apposer une source de lumière, projetant sur eux l’espace nécessaire pour un nouvel univers, où l’obscurité apporte la liberté de se réinventer et de repenser son rapport à l’autre. Mettre à nu ce que le corps, comme la photographie, portent en eux de mémoire et de futur.
Bodies are veiled and revealed, adorned with colors and shapes, and plunge into imaginary landscapes to reinvent themselves. A parchment body, a body as a photosensitive surface, a body of all possibilities. A dream in color, between myth and reality. In the Black Light series, I set off in search of a new world, where bodies could metamorphose thanks to a play of light and shadow. Reinventing the body and the relationship with others through a real and mental projection of colors, shapes, sensations and dreams. The worlds they carry surface and come to rest against his skin. The multitude of characters he could be, that he sometimes dreams of being, manifest themselves in color. Plunging these beings into darkness and adding a source of light, projecting onto them the space needed for a new universe, where darkness provides the freedom and security to reinvent oneself, while light reveals these other potential identities in fragments. In this way, we rethink our relationship with others, exposing what the body, like photography, holds in terms of memory and future.